L’isolation thermique en rénovation pour les bâtiments professionnels
Un guide pratique de CleanTech Republic
Version magazine PDF - 24 pages
rénovation, isolation,- Quelle stratégie faut-il envisager ?
- Par où commencer ?
- Quel isolant choisir ?
- Y a-t-il des règles à suivre ?
- Quel est le retour sur investissement ?
- Y-a-t-il des aides publiques ?
Un guide pratique pour les décideurs professionnels
Conduite de projet
Tout projet de rénovation thermique devrait impérativement commencer par une solide étude thermique. Menée par un thermicien spécialisé, elle permet de réaliser des simulations d'efficacité énergétique et de retour sur investissement. Sans étude, il est pratiquement impossible de hiérarchiser les travaux à mener.
Il est également recommandé de procéder à des contrôles à l'issue du chantier (même en dehors de toute labellisation), afin de s'assurer de l'efficacité des améliorations apportées.
L'étude thermique
Il s'agit d'abord pour le thermicien de dresser un état des lieux énergétique du bâtiment basé sur quatre critères principaux :
- La nature de la construction : surfaces et volumes, année de construction, matériaux utilisés, isolation existante, fenêtres, type de chauffage?
- La consommation énergétique effective : analyse des factures et relevés.
- Des mesures et observations objectives : orientation, caméra thermique, test d'étanchéité à l'air par porte soufflante (infiltrométrie), hygrométrie, sondages des isolants...
- L'utilisation du bâtiment : habitudes des utilisateurs, confort perçu, priorités des objectifs du client?
Fort de ces données quantitatives et qualitative, le thermicien peut en quelque sorte modéliser le bâtiment et lui appliquer divers scénarii d'améliorations. Chaque solution est analysée en fonction du rapport entre son coût et son efficacité, autrement dit selon son retour sur investissement. Pour la partie isolation, le thermicien détermine avec précision les performances (le « R ») à installer dans chaque zone (murs, sols, toit). Il peut également donner un avis sur le type d'isolant à privilégier en fonction des besoins exprimés par le client, et les contraintes techniques.
Notons que les gisements d'économies d'énergies ne sont pas nécessairement techniques (changement de chaudière, régulation, nouvelles fenêtres, isolation?). Il est même assez fréquent qu'une modification des usages génère de substantielles économies.
Il est recommandé de faire appel à un thermicien indépendant de toute entreprise de travaux, ou de tout réseau d'apporteur d'affaires. Une étude thermique sérieuse coûtant au minimum 500 euros, mieux vaut se méfier des études gratuites !
Quelques exemples réels :
- En baissant la consigne de chauffage de 1°C, un couple a économisé entre 5 et 10% sur sa facture de chauffage. Pour conserver le même confort, il leur a suffi de déplacer les meubles placés devant des radiateurs, qui empêchaient leur effet radiant? et parfois de mettre un pull.
- Une famille avait placé son réfrigérateur dans une arrière-cuisine non chauffée, pensant économiser de l'électricité sur son fonctionnement. En réalité, l'ouverture fréquente de la porte de la cuisine vers une zone froide (arrière cuisine) était à l'origine de déperditions de chaleur non négligeables. Quelques économies ont pu être obtenues en rapatriant le frigo dans la cuisine.
- Une entreprise de transport avait pris l'habitude de faire entrer les chauffeurs dans les bureaux pour effectuer leurs démarches administratives. Les allées et venues continuelles provoquaient non seulement des pertes de chaleur, mais aussi l'insatisfaction des secrétaires, qui avaient froid l'hiver. Il a suffi de placer les documents destinés aux chauffeurs dans un coin du garage et d'y installer un interphone connecté aux bureaux pour régler le problème.
Clichés à la caméra thermique.
Source : Association AFTIB
Choisir son prestataire en isolation
Les corps de métiers impliqués
Il n'existe pas à proprement parler d'artisans ou d'entreprises spécialisés en isolation : à chaque partie du bâtiment correspond un ou plusieurs corps de métier compétents pour l'isoler.
- Pour l'étude thermique : un thermicien, ou un expert en rénovation énergétique.
- Pour l'isolation des murs :
- Isolation par l'extérieur : un maçon, façadier, ou une entreprise de ravalement. On commence également à trouver des spécialistes, mais utilisant le plus souvent une seule technique.
- Isolation par l'intérieur : le plus souvent un plaquiste, mais il peut s'agir aussi d'un plâtrier ou d'un menuisier selon les finitions choisies.
- Pour l'isolation du toit :
- Isolation par l'extérieur : un couvreur ou un charpentier.
- Isolation par l'intérieur : le plus souvent un plaquiste, mais il peut s'agir aussi d'un plâtrier ou d'un menuisier selon les finitions choisies.
- Pour l'isolation du sol : un maçon ou un carreleur.
Les certifications de prestataires
Les artisans et entreprises du bâtiment peuvent volontairement demander un label certifiant leur qualification. Attribué par un organisme indépendant, cette certification permet de s'assurer de la compétence d'un prestataire.
Label Qualibat : Cet organisme propose plusieurs certifications sous la dénomination globale « 71 - isolation Thermique ? Acoustique », notamment :
- 7122 - Isolation thermique par l'intérieur ? technicité confirmée
- 7123 - Isolation thermique par l'intérieur ? technicité supérieure
- 7131 - Isolation thermique par l'extérieur ? enduit sur isolant
- 7132 - Isolation thermique par l'extérieur ? bardage, vêture
- 7141 - Isolation thermique et acoustique par soufflage
Plus d'informations sur : www.qualibat.com
L'institut de certification I.Cert propose deux labels concernant les études thermiques :
- une certification d'entreprise dénommée BENR pour Bureau d'Etudes Thermiques Neuf et Rénovation)
- une certification de personnes baptisée ERE pour Expert en Rénovation Energétique.
Plus d'informations sur : www.icert.fr
Certivea octroie la certification d'entreprise NF Etudes Thermiques.
Plus d'informations sur : www.certivea.fr
Le label Eco-Artisan, initié par la CAPEB et délivré par Qualibat, certifie les compétences en rénovation énergétique d'artisans déjà installés, et dont le métier est lié à l'efficacité énergétique. A ne pas confondre avec un thermicien indépendant.
Plus d'informations sur : www.eco-artisan.net
Le contrôle à postériori
Que le chantier s'inscrive dans une démarche de labellisation (voir chap. 3.3) ou non, un contrôle in situ est fortement souhaitable à l'issue des travaux. Idéalement effectué par le même prestataire que celui retenu pour l'étude thermique, et à l'aide des mêmes outils (caméra thermique, porte soufflante), il permet notamment de :
- vérifier la bonne pose des éléments (ex : joints de fenêtre, de velux).
- mesurer l'étanchéité à l'air
- valider la disparition/réduction des ponts thermiques
De plus, cet audit est l'occasion de recevoir des conseils sur l'utilisation du bâtiment rénové : régulation du chauffage, ventilation, volets...
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